C’est une brindille d’argent,
dix grammes de raffinement,
guère plus long que l’index,
au chapiteau corinthien
frappé de lettres gothiques.
MS.
Un sceau.
Je l’ai trouvé un jour d’hiver
dans l’appartement nu
de mon arrière-grand-mère,
sur un petit tas de vieilleries mises au rebut.
M comme Marie, son prénom comme le mien.
S comme… sais pas !
L’identité de ma petite mère-grand
– fille puis épouse –
tient toute entière
en un B coincé entre deux M.
M B M.
Point de S.
Alors, à qui appartenait ce sceau ?
Nul n’a su me le dire.
J’aime à penser qu’il m’était
de tout temps destiné,
moi qui, en tant d’années,
ne me suis jamais aventurée
au-delà de ces deux initiales-là :
MS.
Et je remercie l’autre Marie,
mon aïeule chérie,
de ce cadeau posthume
aussi élégant qu’utile.
Glissé dans mon sac,
il ne me quitte pas,
toujours prêt à plonger
dans la pâte de cinabre
pour agrémenter ma signature
de sa marque discrète.
Marie Sellier
http://www.sgdl-auteurs.org/marie-sellier/index.php/pages/Biographie

Hasard objectif ou destinée…
Deux lettres scellées comme lèvres sur quel secret ?
Sous le sceau de Marie, sous le sceau du secret, Marie Scellée un i s’est glissé, indiscret, j’aimerais un jour recevoir un mot scellé ainsi de Marie, au courrier de l’amitié. Ce E-musée d’Ella recèle bien des trésors. J’en aime tant l’idée et cette collection chaque fois intime et surprenante.
MERCI Marie. Merci Ella.
Comme je le racontais à Ella, le lien à ma vieille mère-grand, morte à 94 ans lorsque j’avais 21 ans, s’est étrangement raffermi depuis ma chute de vélo en mai dernier. Elle aussi avait été victime d’un grave accident, si bien que je ne l’ai jamais connue autrement qu’assise dans son fauteuil ou claudiquant sur d’impressionnantes cannes anglaises. Je lui ai consacré un album, Le secret de grand-mère, paru au Seuil il y a déjà un moment. Rien ne laissait présager que, des années plus tard, je me trouverais dans une situation de handicap similaire. Étrange bégaiement de l’Histoire… malediction du sceau ? Cependant, il n’est pas question que je m’en sépare. Je ne l’en aime que davantage !
Comme je le racontais à Ella, le lien à ma vieille mère-grand, morte à 94 ans lorsque j’avais 21 ans, s’est étrangement raffermi depuis ma chute de vélo en mai dernier. Elle aussi avait été victime d’un grave accident, si bien que je ne l’ai jamais connue autrement qu’assise dans son fauteuil ou claudiquant sur d’impressionnantes cannes anglaises. Je lui ai consacré un album, Le secret de grand-mère, paru au Seuil il y a déjà un moment. Rien ne laissait présager que, des années plus tard, je me trouverais dans une situation de handicap similaire. Étrange bégaiement de l’Histoire… malediction du sceau ? Cependant, il n’est pas question que je m’en sépare. Je ne l’en aime que davantage !
Comme je le racontais à Ella, le lien à ma vieille mère-grand, morte à 94 ans lorsque j’avais 21 ans, s’est étrangement raffermi depuis ma chute de vélo en mai dernier. Elle aussi avait été victime d’un grave accident, si bien que je ne l’ai jamais connue autrement qu’assise dans son fauteuil ou claudiquant sur d’impressionnantes cannes anglaises. Je lui ai consacré un album, Le secret de grand-mère, paru au Seuil il y a déjà un moment. Rien ne laissait présager que, des années plus tard, je me trouverais dans une situation de handicap similaire. Étrange bégaiement de l’Histoire… malediction du sceau ? Cependant, il n’est pas question que je m’en sépare. Je ne l’en aime que davantage !