Chez mon troisième fils il y a
dans la trousse d’écolier de son garçon
un bout de crayon sans mine. À tailler.
Je cherche des yeux le taille-crayon en forme de globe.
Le poète Michaël Glück a écrit sur ce petit objet d’enfance
que nous glissions dans la trousse ou le plumier.
Et voilà que ce crayon raccourci par les usages qui en ont été faits
se retrouve dans ma main, sur la table, chez un fils.
Mon père l’avait taillé – je revois son geste – avec un petit couteau
pour y graver notre nom de famille.
Le mien donc.
Comme ça on ne te le volera pas et si tu le perds
on saura qu’il est à toi.
Une manière comme une autre de me donner son nom.